Franchise extrêmement lucrative de chez Pixar, Cars est sorti en 2006 et nous offrait les paysages californiens, de la mythique Route 66 et des pistes de courses. En 2011, Cars 2 nous fait un voyage international avec Tokyo, Paris, Porto Corsa et Londres. En 2018-2019 sortira Cars 3 avec un univers encore inconnu. Entre temps, les films ont fait des petits avec la série Cars Toon, qui se déroule dans différents lieux autre que Radiator Springs.
Les artistes ont ainsi conçu un vaste monde habités uniquement de véhicules : des voitures bien sûr, mais aussi des bateaux, des avions et des hélicoptères. Cependant, Pixar est allé encore plus loin en créant des décors propre à ce monde que l’on connait. En effet, pas forcément visible au premier coup d’oeil, il faudra pourtant promener son regard à travers toute l’image pour découvrir la richesse des détails qui ont pour nom barbare et néologique : la carisation. Comprenez : un univers où le monde automobile est ancré dans le décor.
Ce dossier va vous présenter de nombreux détails qui rendent la franchise Cars à part des autres productions du studio.
La Californie.
L’Etat dans laquelle se déroule l’histoire de Cars, la Californie, présente des touches de carisation. En effet, les montagnes peuvent donc avoir la forme de l’avant d’anciennes voitures. Nous retrouvons bien les garde-boues ainsi que la calandre, voire les phares. Ornament Valley où se trouve ses fameuses montagnes illustrent la Monument Valley, lieu mythique californien.
Il n’y a pas que les décors qui sont carisés, mais aussi le nom des lieux. Tout d’abord Radiator Springs, qui est en référence au radiateur des voitures. Cette petite bourgade californienne prend place dans le Comté de Carburator (Carburetor County). Un carburateur est une pièce mécanique qui sert au mélange air/carburant.
Sur la carte nous pouvons lire Cadillace Rang. Cet endroit est inspiré de Cadillac Ranch, un lieu réel qui est une « sculpture » de dix Cadillac plantées à moitié dans le sol. Dans Cars, la version carisée est bien présente dans le film avec les montagnes rocheuses inclinées qu’on voit en arrière-plan.
D’ailleurs, Willy’s Butte reprend l’ornement d’une Pontiac.
Le désert.
Axlerod passe près d’une montagne qui a la forme d’une voiture.
Le ciel.
Détail très discret mais qui carise le ciel du film. Les fameuses traînées laissées derrière les avions sont des traces de pneus.
Les animaux.
Même le monde animal a été « carisé ». Les insectes que nous voyons dans Cars se retrouvent de manière distinctes à la fin du film dans une scène post-générique. En effet, nous découvrons que ce sont des coccinelles (Vroomaroundus bugus), représentées par…la fameuse Coccinelle de Volkswagen.
Les vaches ont aussi droit à leur version motorisée avec leur transformation en tracteurs.
Voici un artwork de cette transformation.
Dans Cars 2, les pigeons sont représentés par des petits avions au couleur du volatile parisien.
Radiator Springs.
La fameuse station essence (qui fait office de bar) de Radiator Springs a pour nom : Flo’s V8 Cafe. Un V8 est un type de moteur. Quand on regarde de plus près la structure de la station, nous découvrons des pistons, des bougies et des bielles.
Le motel de Sally (Cozy Cone Motel) est une enfilade de cônes de signalisations utilisés pour délimiter un parcours. Ils ont pour référence Wigwam Motels, un motel de la Californie où ce sont des tipis à la place des cônes.
Enfin, le Wheel Well Motel a pour façade une roue automobile.
Ici et là se trouvent aussi des petits éléments discrèts mais qui apportent un univers automobile. A commencer par le logo médical de Doc Hudson qui a des câbles et une clé anglaise à la place du caducée des médecins.
Dans le tribunal de Radiator Springs, il est de coutume de dire que la justice est aveugle et pèse le pour et le contre avec sa balance. La peinture derrière Doc représente cette image.
L’aéroport qu’utilise Flash et ses amis pour se lancer dans une course mondiale a sur sa façade des clés anglaises.
Les magazines sont inspirés de journaux connus : Vanity Fair et Rolling Stone.
Tokyo.
Partons maintenant loin de la Californie pour s’aventurer à Tokyo au Japon. La Tour de Tokyo possède une bougie en son sommet.
Le Rainbow Bridge, lieu où Flash et les autres pilotes font leur course, est composé de pièces détachées.
Il n’est vu que rapidement mais le Tokyo Imperial Palace possède la forme d’une voiture et le pont se trouvant devant a des pièces mécanique comme support.
Le Kabuki-Za (un théâtre japonais) reprend l’avant d’une Bentley.
Le combat de sumos est surmonté d’un moteur.
Le gong est en fait un enjoliveur.
Enfin, le Hanada Airport contient des vérins d’amortisseurs à l’intérieur. L’extérieur avec sa tour de contrôle a des formes de boulons.
Les distributeurs de boissons sont remplacés par des distributeurs de pièces automobiles.
Les casques de samouraïs possèdent des tuyaux d’échappements dans leur ornement.
Le décor de ce restaurant a entre ses baguettes un boulon.
Finn se trouve devant une bâtiment proposant des cours de Caraté (Karaté) où on peut aussi apprendre le Carkido (Aïkido) et le Carfu (Kung-Fu).
Le logo « Interdit de fumer » est ici représenté par un logo interdisant l’usage de pots d’échappement fumant.
Martin laisse un message à Flash sur un papier appartenant à l’Imperiwheel Hotels Japan (« wheel » signifie « roue » en anglais).
Carsoli.
A Carsoli (la ville de Luigi et Guido), une fontaine se trouve en son centre et représente les six frères Maserati (célèbre fabricants de voitures). Le bâtiment se trouvant derrière possède comme décor des calandres, des phares, des garde-boues et des roues.
La statue rappelle aussi la représentation de la Fontaine de Neptune à Bologne (Italie).
Porto Corsa.
Les montagnes de cette ville fictive ont des formes de voitures.
Le casino est construit sur une montagne qui rappelle la Fiat 500 Topolino de 1948.
Sa façade se veut carisée à son tour.
Dans ce casino, nous trouvons des machines à sous en forme de bornes à essence ou bien les dés comme ceux qui s’accrochent aux rétroviseurs. Son intérieur est lui aussi thématisé sur l’univers automobile.
Derrière le Pape, les bâtiments sont des calandres et des phares.
Les cheminées sont des pots d’échappement.
Le magasin Carmani peut-être une référence à la marque Armani. Carmani est aussi une marque de jantes.
Rome.
On ne le voit que très peu mais le Colysée de Rome n’échappe pas à la transformation automobile avec des roues sur sa façade.
Paris.
Dirigeons-nous à présent en Europe et tout d’abord à Paris. Les bâtiments les plus célèbres de la capitale française ont droit à leur carisation. Le symbole de notre pays, la Tour Eiffel, se voit mécanisée. Son sommet correspond à une bougie et le reste reprend les rayons d’une jante. Nous apercevons aussi le Trocadéro avec des filtres à air sur les côtés.
L’Arc de Triomphe semble avoir un bouchon de carter d’huile.
Le Louvre n’est pas épargné avec des calandres et des voitures en guise de statues.
Ce n’est rien à côté de Notre-Dame de Paris. Les deux tours représentent des calandres tandis que les côtés de la cathédrale sont des lignes d’échappement. De plus, il y a 24 « car-goyles » qui ornent l’édifice.
Non loin de la cathédrale se trouve le Pont des Arts (sachez d’ailleurs que les deux voitures se trouvant dessus sont John Lasseter et sa femme). Le pont à l’arrière-plan possède des pistons et des bielles. Au centre une calandre, surmontée d’un phare, borde la Seine.
L’autre lieu mythique parisien, la basilique du Sacré-Coeur, perd ses formes arrondies pour des formes plus carrés rappelant des calandres.
Enfin, le Marché aux Puces devient le Marché aux Pièces. Sa façade carisée montre des phares.
Londres.
Passons de l’autre côté de la Manche avec Londres. Westminster possède des calandres et des bougies sous chaque fanion.
La célèbre horloge londonienne, Big Ben (ici appelé Big Bentley), se carise avec des pièces de la Bentley, dont le logo. Là encore les artistes ont modifié son inscription. Sur la vraie Big Ben est écrit « DOMINE SALVAM FAC REGINAM NOSTRAM VICTORIAM PRIMAM » (« O Lord, keep safe our Queen Victoria the First »). Dans le film, nous pouvons lire « DOMINE SALVAM EAC CORONAM VICTORIAM PRIMAM » (« God Salvage Crown Victoria the First »). C’est une référence à la voiture Ford Crown Victoria.
Buckingham Palace se motorise et offre devant le bâtiment de la Reine une statue présentant des voitures, des gardes-boues, des roues et des phares.
De plus, le symbole de la royauté a ses animaux remplacés par des voitures.
La Cathédrale Saint-Paul a pour dôme différentes pièces : phares, bougies, pistons…
En réalité, l’Admiralty Arch a pour inscription latine sur sa façade : « ANNO DECIMO EDWARDI SEPTIMI REGIS VICTORIÆ REGINÆ CIVES GRATISSIMI MDCCCCX » (en anglais : « In the tenth year of King Edward VII, to Queen Victoria, from most grateful citizens, 1910 ») Les artistes ont modifié cette devise en « ANNO DECIMO EDWARDI SEPTIMI REGIS VICTORIÆ CORONÆ AUTOCESTA GRATISSIMI MDCCCCX », qui donne en anglais « In the tenth year of King Edward VII, to Crown Victoria, from most grateful highways, 1910 ». C’est encore une référence à la Crown Victoria de chez Ford. Des manomètres sont positionnés sur la facade.
Le célèbre pont londonien, Tower Bridge (rebaptisé Tyre Bride), a à son tour des éléments mécaniques dans son architecture : des roues, des gardes-boues et des phares à la base, des calandres en haut des tours et des lames de suspension soutiennent les câbles.
Dans Cars 2, Trafalgar est renommé Trafalgear et Piccadilly Circus devient Petroldilly Circus. Les noms de rues sont ici Sixth Gear Road (« Sixième vitesse ») et Tyre Iron Street (« démonte pneu »).
Le logo pour indiquer le métro passe d’une forme circulaire dans la réalité à un engrenage une fois carisé.
Les photos de cet article proviennent de Wikipedia. Remerciements à Pierre L. pour son aide à l’élaboration de cet article.