Vice-Versa.

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affiche poster vice versa inside out disney pixar

Réalisation : Pete Docter et Ronnie del Carmen.
Scénario Pete Docter, Meg LeFauve et Josh Cooley.
Production : Jonas Rivera, Mark Nielsen et John Lasseter.
Musique : Michael Giacchino.
Société de production : Pixar Animation Studios et Walt Disney Pictures.
Distributeur : Buena Vista Pictures.
Titre original : Inside Out.
Durée: 1h32.
Date de sortie USA : 19 Juin 2015.
Première française :  18 mai 2015 (Cannes).
Date de sortie française :  17 juin 2015.
Budget :  175 millions de dollars.
Box-office mondial :  748 millions de dollars.
Box-office USA :  352,1 millions de dollars.
Entrées françaises :  4 148 298 entrées.

Résumé.

Riley, une jeune fille de 11 ans, vient d’emménager à San Francisco suite à une mutation de travail de son père. Elle a du mal à se faire à son nouvel environnement. Dans sa tête, les Emotions se trouvent dans le Quartier Général et dirigent sa vie. Suite à un souci, Joie et Tristesse se trouvent à errer dans l’esprit humain, laissant PeurDégoût et Colère aux commandes.

Casting.

Joie : Amy Poehler (VF : Charlotte Le Bon).
Tristesse : Phyllis Smith (VF : Marilou Berry).
Peur : Bill Hader (VF : Pierre Niney).
Dégoût : Mindy Kaling (VF : Mélanie Laurent).
Colère : Lewis Black (VF : Gilles Lellouche).
Riley : Kaitlyn Dias (VF : Clara Poincaré).
Mère de Riley : Diane Lane (VF : Françoise Cadol).
Père de Riley : Kyle MacLachlan (VF : Alexis Victor).
Bing Bong : Josh Cooley (VF : Didier Gustin).

Affiches.

Images.

Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.

Dès 2009, Pete Docter avait évoqué qu’il travaillait sur un nouveau projet. Il aura fallu attendre le D23 d’Août 2011 pour connaître le thème du film. En Juin 2011, Tom McCarthy (scénariste sur Là-haut) avait qualifié d' »ambitieux » et « étonnant » ce projet. En Août 2013, lors de la D23, des révélations sur Vice-Versa sont annoncées par Pixar sur les personnages et une première image est diffusée.

L’idée de ce film vient tout droit de la vie personnelle du réalisateur Pete Docter. Sa fille grandit et débute son adolescence. Il se demande alors ce qui peut bien se passer dans sa tête.

Les scénaristes avaient 27 émotions possibles à utiliser mais n’en retinrent que cinq. D’autres émotions étaient présentes dans les premiers scénarios : Surprise, Confiance et Fierté.

image vice versa inside out disney pixar

Les émotions sont des symboles choisis par le réalisateur : une étoile (Joie), une larme (Tristesse), une brique (Colère), un brocoli (Dégoût) et un nerf tendu (Peur).

A l’origine, le film devait être centré sur Peur et Joie qui partent dans l’esprit humain. Peur avait d’ailleurs pour nom Freddie et Joie était quelqu’un d’assez agaçant.

Dans les autres modifications :
– le Quartier Général disposait d’un micro avec lequel les émotions pouvaient communiquer avec Riley.
Bing Bong était moitié lion et moitié éléphant et l’esprit de Riley avait beaucoup plus d’amis imaginaires.
– Concernant l’esprit en lui-même, Riley grandissant, l’esprit était en « construction » et il y avait des engins de chantiers ainsi que de nouvelles machines pour sa personnalité qui évolue.
Tristesse s’appelait Bud.
Riley devait à la base être seule dans l’esprit mais ça ne marchait pas assez bien.

Le projet était bloqué dans sa scénarisation. Pete Docter se rendit compte que Joie avait besoin d’un but et ne pouvait être que l’unique personnage central. Il trouva la solution avec Tristesse mais il manquait encore un petit quelque chose. C’est en trouvant la voix qui allait incarner Joie que l’histoire pu évoluer et adopter la version finale.

L’équipe s’est renseigné auprès de neuroscientifiques afin d’établir ce que pourrait être l’esprit humain et les différentes interactions possibles. Concernant le tri des souvenirs, les artistes ont été visité une usine d’oeufs afin de voir comment le tri s’effectuait.

image vice versa inside out disney pixar

Un univers inédit a pour conséquence un environnement sonore inédit. Le bruitage tient ici une place prépondérante dans la conception du film et sa crédibilité. Les bruiteurs se sont creusés la tête pour trouver les bons sons, tel qu’un son de déplacements de crabes pour schématiser le Vidage de la Mémoire. Ils se sont aussi inspirés des musiques de Michael Giacchino pour mieux coller à l’ambiance dégagée.

Le train que l’on peut voir dans le film a connu 284 designs différents.

Ralph Eggleston, le superviseur du design, a travaillé pendant cinq ans et demi, faisant de ce fait la plus longue production de sa carrière et la plus compliquée également.

L’aspect de petites bulles autour des personnages n’était prévu que pour Joie. Les animateurs ont passé huit mois à travailler dessus mais abandonnèrent l’idée car ils avaient du mal à l’animer. Pourtant, John Lasseter trouva que c’était une bonne idée et leur donna de nouveaux moyens afin de concrétiser ce procédé et demanda à ce que ce soit appliqué sur tous les personnages.

Comparé aux autres productions des studios, Vice-Versa avait une équipe réduite de 45 animateurs (moitié moins que la moyenne).

C’est le quatrième film des studios a être classé PG aux Etats-Unis.

Notre critique de Vice-Versa.

Alors qu’il est présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2015, nous avons pu voir en simultané la projection du nouveau film des studios Pixar : Vice-Versa. Après des années d’attente depuis l’annonce du projet, ce quinzième long-métrage marque le retour de Pete Docter (Monstres & Cie, Là-Haut) en tant que réalisateur.

image vice versa inside out disney pixar
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Après avoir réalisé la plus belle séquence d’ouverture avec Là-Haut, Pete Docter récidive dès le début de Vice-Versa en oubliant cette fois-ci le côté sombre mais en mettant en avant la tendresse : la naissance de Riley et surtout…la naissance de Joie puis des quatre autres émotions du film. Nous découvrons très vite le fonctionnement du Quartier Cérébral. Les créateurs du film livrent ici une approche intéressante de ce qui se passe dans notre tête. C’est fait de manière ludique et abordable par tous sans tomber dans de grandes explications scientifiques.

A partir du moment où Joie et Tristesse vont se perdre dans l’esprit humain, le film va alors se découper en deux parties se déroulant en parallèle. D’un côté les Émotions et le monde onirique et imaginaire, de l’autre Riley qui affronte sa nouvelle vie. L’alternance entre les deux parties permet de découvrir comment Riley voit sa vie et ce qu’elle ressent.


Le cerveau est donc composé de différentes îles qui font la personnalité de la jeune fille : le Hockey, la Famille, l’Amitié, les Bêtises et l’Honnêteté. Chacune dispose d’une esthétique et d’un univers qui lui est propre. Cependant, elles ne sont que des indications visuelles que nous ne verrons pas dans le détail. En effet, le film va nous entraîner dans le reste de l’esprit humain : le subconscient, le monde des rêves, la mémoire à long terme, l’oubli, le monde abstrait, le monde de l’imagination… Tous ces mondes sont diversifiés et le monde des rêves est à mourir de rire ! Les artistes offrent un visuel à l’esprit humain de manière magnifique. Que ce soit les décors ou les ouvriers de la mémoire… Pixar nous entraîne dans un univers au design inédit. Ici pas de sciences ni de médecine… ce n’est pas un Il était une fois…la vie. Docter nous présente sa vision et elle est admirable.

Du côté « monde réel », les studios Pixar ont réalisé un San Francisco à couper le souffle. Le fait de créer une ville existante et connue permet de voir à quel point les artistes maîtrisent de plus en plus leurs outils afin de rendre un monde immersif et animé. Le superviseur du design Ralph Eggleston a réussit ici un coup de maître.

image vice versa inside out disney pixar
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En plus de découvrir l’esprit humain, nous faisons connaissances également avec les personnages qui y habitent. Bien entendu, même si la promotion du film est axée sur les cinq héros, le film propose d’autres personnages. Ainsi Bing Bong est une créature imaginaire amusante et surprenante qui va avoir une place importante dans l’histoire. Le clown Django est une des craintes de la jeune fille malgré son aspect rigolo. Les ouvriers de la mémoire n’apparaissent que très peu mais offre une scène d’anthologie. Riley est évidemment le personnage le plus travaillé où on peut rapidement s’identifier à elle. Elle est dans une nouvelle ville, nouvelle maison et fait face à sa nouvelle vie. Elle est perdue et doute beaucoup jusqu’à commettre un ultime acte qui va tout bouleverser.

Ce qui permet de s’introduire dans sa tête pour encore plus apprécié les cinq émotions. Elles ont toutes leur trait de caractère sans tomber dans l’excès. On s’attache à chacune très rapidement et elles proposent ensemble une symbiose parfaite. Avec les parents de Riley, nous découvrons également leurs propres émotions et on se rend vite compte de l’âge adulte du cerveau qui n’interprète pas le monde de la même manière (Tristesse étant l’émotion dominante de la mère tandis que Colère est celle qui dirige chez le père). Pete Docter étant un grand enfant, il apporte son humour à travers de multiples situations qui vous feront rire à coup sûr.

Le film a comme son habitude chez Pixar un double niveau de lecture. Adultes comme enfants ne verront pas la même chose. Les plus petits s’amuseront des scènes et des Émotions alors que les plus grands se rappelleront à la fois leur jeunesse mais aussi leur condition de parents. Plus le film avance et plus le monde de Riley s’assombrit. Sa personnalité se meurt et les couleurs se noircissent progressivement. Une double identité visuelle qui contraste avec l’esprit qui se veut plus coloré.

image vice versa inside out disney pixar
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Pete Docter nous a fait le coup avec Là-Haut, il récidive en jouant sur les émotions. On passe du rire à la compassion, de la surprise à la tristesse (ou aux larmes pour les plus émotifs). Il nous fait vivre son film tout en nous montrant ce qui se passe dans notre tête.

Après avoir collaboré avec lui sur Là-Haut, l’Oscarisé Michael Giacchino revient à nouveau pour composer la bande originale du film. Il écrit là une partition discrète avec de douces mélodies qui a beaucoup d’impact lors des scènes tragiques ou tristes. Bien qu’il n’y ait pas véritablement de main theme, Giacchino offre une bande originale respectable qui a plus de poids avec l’image.

S’il fallait trouver un défaut au film, ce serait sur l’équilibrage entre les Émotions. Le trio du Quartier Cérébral n’apparaît pas si souvent que ça. Cependant, leur rare présence apporte un rafraîchissement avec une bonne dose d’humour.

Plus intéressant encore, Pete Docter nous offre un petit twist sur la fin qui nous donne une autre vision de son film et de nos propres vies. Pour terminer son oeuvre, la séquence finale est un enchaînement de rires qui ne laissera pas indifférent.

On ressort de Vice-Versa avec le sourire et de l’émerveillement en s’imaginant maintenant nos propres émotions nous guider. Nous avons toujours envie d’en voir plus et même si l’idée d’une suite ne serait pas souhaitable, les Émotions auraient une magnifique place dans des courts-métrages.

La note de Fabien


Le meilleur film des studios PixarVice-Versa.