Le voyage d’Arlo.

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Résumé.

Que se serait-il passé s’il y a 65 millions d’années l’astéroïde n’avait pas frappé la Terre ? De nos jours, les dinosaures sont toujours vivants. Arlo est un Apatosorus qui, après avoir perdu tragiquement son père, va tomber dans une rivière et être séparé de sa famille. Il fait alors la rencontre de Spot, un petit garçon qui n’a peur de rien.

Affiches.

Images.

Concept art.

Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.

La date de sortie fut annoncée en Juin 2011. Les rumeurs parlaient d’un film sur les dinosaures suite à une photographie lors de la production de Là-haut. Lors du D23 en Août 2011, Pixar présente son projet et lui donne même un logo et un titre temporaire The Untitled Project Pixar Movie About Dinosaurs.

Lors du CinemaCon 2012, la date de sortie et le titre ont été dévoilés : ce sera The Good Dinosaur.

En Août 2013, Pixar diffuse lors de la D23 de nouvelles images de Le Voyage d’Arlo ainsi que le casting et le réalisateur Bob Peterson quitte le projet pour des problèmes scénaristiques. Le film est prévu maintenant pour le 30 Mai 2014. La Brain Trust reprend le projet pour trouver des améliorations au scénario.

En Octobre 2014, le projet est finalement relancé et c’est Peter Sohn qui hérite du projet pour une sortie définitive en Novembre 2015. Thomas Newman qui était attitré pour la bande originale du film est remplacé par Mychael Danna. A l’Eté 2015, son frère est associé à la composition de la musique.

Début Juin 2015, un nouveau casting est annoncé, présentant ainsi des suppressions de personnages.

Pour mieux concevoir les paysages du film, les artistes sont partis dans le Wyoming, l’Oregon et le Sud du Montana.

La difficulté technique de ce film a été la réalisation des nuages. Jusqu’à présent, les nuages étaient dessinés. Ici, ils sont en 3D volumétrique, afin de leur donner du mouvement, une texture et un volume.

Afin de simuler des déplacements réalistes pour Arlo, les artistes n’ont pas hésité à aller dans un zoo pour étudier le mouvement des éléphants.

La scène de la naissance d’Arlo a nécessité 497 heures de rendu.

Le décor est photo-réaliste pour montrer le danger de la nature mais aussi sa beauté et les dinosaures sont « cartoon » afin d’éviter de les rendre trop réaliste (et donc devoir les montrer en train de brouter par exemple). En effet, pour le réalisateur, si la nature était pas si réaliste, le spectateur n’aurait pas vécu les mêmes sensations.

Notre critique de Le Voyage d’Arlo.

Projet qui aura connu un changement de réalisateur, un report de date de sortie, un scénario refait, un casting modifié, Le Voyage d’Arlo aura connu pas mal de mésaventures mais il est enfin là.Pixar oblige, l’idée de base est intéressante : les dinosaures n’ont jamais disparu et sont devenus l’espèce dominante, tandis que les humains sont minoritaires. Les dinosaures ont évolué, se sont adaptés à leur nouveau monde, peuvent parler et ont des métiers (fermiers ou gardiens de troupeaux). Plus intéressant encore, Arlo, bien qu’il soit un Apatosaurus, représente « l’humain » et Spot, le petit enfant, représente l’animal de compagnie proche du chien.

L’histoire se lance avec la naissance d’Arlo, de son frère Buck et de sa soeur Libby, sous le regard de leurs parents. Ce passage mignon installe déjà le caractère des cinq personnages. Quelques bonds dans le temps et nous arrivons à Arlo qui a grandit mais qui a peur de tout, contrairement au reste de sa famille. C’est justement cette peur que son père veut corriger en lui donnant pour mission de capturer la créature qui dévore leur réserve de nourriture. Le tragique arrivera très vite avec la mort de son père qui va être le point de départ de toute l’aventure du film. Cette scène à l’ambiance très sombre et à la mise en scène dynamique pourra traumatiser les plus jeunes. Pixar réussit ici une scène tragique et intense comme jamais nous l’avions vécu auparavant.

Arlo va se retrouver isolé de sa famille et va devoir rentrer chez lui. Il va être accompagné de Spot. Le film prend alors la direction d’une quête initiatique où le dinosaure va devoir surmonter ses peurs pour progresser en affrontant diverses épreuves sur son parcours. Malheureusement, c’est une trame « classique » qui n’offre pas de surprises. Les séquences se succèdent où on voit Arlo apprendre comment faire face à ses peurs. Malgré le fait que l’aspect du deuil, de la famille et de l’amitié soient évoqués, les thèmes sont peu prononcés et auraient mérité une meilleure mise en valeur. Cependant, certaines scènes restent très émouvantes, tel qu’Arlo et Spot qui communiquent entre eux et découvrir un point commun qui va les unir encore plus. Rassurez-vous, l’humour est bien au rendez-vous de ce métrage même s’il reste simple avec des gags connus mais qui fonctionnent très bien (surtout la scène des lemmings). C’est parfaitement dosé tout le long du film et ce quelques soient les personnages.

En effet, le duo Spot/Arlo fonctionne à la perfection. Il est amusant de voir ce retournement de situation entre l’humain et l’animal. Spot est le personnage qui mérite le plus notre attention car malgré son passé, il a su vivre seul et se lie d’affection pour Arlo assez rapidement. Quant au dinosaure, on s’attache à lui mais n’a pas le même impact que le petit humain. Quant aux autres protagonistes de l’histoire, certains sont plus travaillés que d’autres. Les T-Rex sont très intéressants en gardiens de troupeaux et avec leur bonne humeur malgré leur aspect féroce. Les ptérodactyles et les Vélociraptors jouent ce qu’on pourrait dire les méchants du film et qui donnent de la dangerosité dans l’histoire. Le regret concernant les personnages concerne le Collectionneur, le dinosaure « caméléon » qui avait une personnalité qui aurait mérité plus de présence à l’écran. Enfin, un dernier personnage qui est le troisième personnage du film : la nature. En effet, celle-ci peut se montrer belle et amicale tout comme elle peut être dangereuse. Un personnage qu’on admire et qui nous inquiète, qu’il faut apprendre à respecter car il est un atout pour survivre. Pixar a gagné son pari de faire de la nature un personnage à part entière alors que le défi était très élevé.

Justement, cette nature, c’est le point fort des studios à la lampe. A peine le film débute sur la Terre, qu’on se demande si on ne s’est pas trompé de salle. En effet, jamais Pixar n’avait poussé le photo-réalisme à un niveau aussi élevé. Les décors sont sublimes (et le mot est faible), la nature se veut vivante, le regard se ballade partout pour admirer tout ce qui contribue à cet environnement. Que ce soit des gros plans ou des plans d’ensemble, les décors de cartes postales s’enchaînent à l’image et nous émerveillent. L’innovation technique pour les nuages rend encore plus magnifiques les paysages. De plus, bien que les dinosaures fassent « cartoon », le mariage des deux styles se marient parfaitement.

Pour la première fois chez Pixar, ce sont deux compositeurs (les frères Penna) qui sont à l’origine de la bande originale. Bien qu’aucune mélodie ne reste en tête, les musiques collent très bien aux différentes scènes. La bande originale est donc de bonne facture.

Au final, Le Voyage d’Arlo est un film sympathique mais qui a une histoire « classique », éloignée de ce que Pixar nous propose d’habitude. Techniquement c’est bien eux, le concept de base aussi mais le scénario est plus proche d’un Disney que des studios Pixar. Le film aurait nécessité sûrement une ultime scène finale afin de conclure l’évolution d’Arlo. De plus, même si cela dépend des goûts de chacun, sortir après Vice-Versa qui avait mis la barre très haut le met peut-être dans son ombre.

En regardant Le Voyage d’Arlo, on ne peut s’empêcher de penser à un autre film. Un enfant proche de son père, ce dernier qui meurt tragiquement sous les yeux de son fils. Un enfant qui se retrouve isolé et qui va se lier d’amitié avec d’autres pour une quête initiatique afin d’accepter ce qu’il est, trois Vélociraptors à l’esprit dérangé qui veulent manger Arlo, une scène de nuit où le petit dinosaure recherche du soutien et se rend compte de ce qu’il va devoir faire… Le Voyage d’Arlo est Le Roi Lion de Pixar.